Le marché de l’antigaspi se divise en deux tendances :
– La première est celle des dates courtes, du déstockage de produits industriels. Vous retrouvez ces articles chez des déstockeurs, des épiceries antigaspi, ou même dans des corners ou rayons de vos supermarchés. A quoi les reconnaît-on ? ils sont 20 à 30% moins chers que les produits classiques.
C’est super de pouvoir lutter contre le gaspillage de cette façon et de permettre aux industriels d’écouler leurs stocks.
Et c’est super pour les consommateurs de pouvoir lutter contre le gaspillage alimentaire et aussi de faire des courses moins chères (surtout en ce moment où les prix s’envolent).
– et l’autre tendance est celle des artisans qui transforment les fruits, légumes et pain invendus. Quand on transforme, on a du tri à faire, du parage, de la découpe, de la cuisson, de l’empotage, de la stérilisation, bref, beaucoup de main d’œuvre pour de petits volumes. Beaucoup plus de main d’œuvre qu’un industriel qui a de grosses machines qui automatisent tout le process et qui sortent de gros volumes. Résultat, les produits transformés par des artisans antigaspi ont un prix qui correspond à la masse de travail engagée.
Ce qui est normal en soi.
Les producteurs antigaspi s’engagent pour une consommation plus sobre en travaillant beaucoup et en exécutant des tâches difficiles, souvent à la main.
Comme tous les artisans d’ailleurs.
On comprend très bien que la baguette de notre artisan boulanger est plus chère qu’une baguette industrielle.
Eh bien, c’est la même chose pour les artisans de l’antigaspi.
Le travail des fruits rescapés :
Ce n’est pas parce que les fruits et légumes sont plus petits, plus gros ou biscornus, qu’il y a moins de travail derrière, au contraire.
Les fruits récupérés chez le producteur ne sont pas gratuits, car il a aussi besoin de valoriser son travail. Normal.
Les fruits glanés sont certes gratuits, mais nécessitent, beaucoup, beaucoup de travail de tri (. Et ça, ça a un coût. De plus, les fruits sont à récupérer sur place, donc il y a une logistique à installer et ça aussi a un coût.
Les fruits glanés sont souvent disparates et en petites quantités, ce qui demande à la personne qui les transforme d’adapter ses recettes et de ne faire que des petites productions.
Alors, vous comprenez bien que tous les produits antigaspi ne peuvent pas tous être à un prix cassé. Il revient à nous, les artisans de l’antigaspi, ces magiciens qui font du beau avec du moche, d’expliquer notre travail, notre démarche pour qu’il n’y ait pas d’amalgame.
Faire preuve de pédagogie :
Beaucoup d’entre nous souhaitent travailler avec des personnes en insertion, rester alignés avec leurs valeurs et respecter l’ensemble de la filière, c’est-à-dire, rémunérer justement chaque maillon de la chaîne.
Chez Pas de Gâchis Entre Nous, nous misons sur la pédagogie pour que les consommateurs se reconnectent à la production, qu’ils comprennent tout ce qu’il y a derrière ce qu’ils mangent.
On a trop longtemps été déconnecté, perdu le sens des réalités.
On ne peut décemment pas demander la même chose à un petit producteur qu’à un industriel. Clairement, nous ne pourrons jamais nous aligner avec lui.
Un industriel importe (oui, oui) en grande partie ses fruits, qui arrivent en purée congelée.
Aucun travail de tri, de parage, de découpe, tout est prêt à l’emploi.
Aucune valorisation du terroir local.
Nous devons en tant que producteur, vous parler, vous expliquer notre travail, nos valeurs, nos combats.
C’est avec vous que nous pourrons faire bouger les lignes.
Pas de Gâchis Entre Nous s’inscrit dans cette voie. Vous pouvez d’ailleurs retrouver toute notre action ici : Nos actions.